Cet élément d'architecture est en train de changer le visage de toutes les villes de France et personne ne l'a vu venir

Ce sont des éléments architecturaux familiers, presque rassurants, qui habillent à nouveau les façades des maisons. Dans les centres-villes comme en banlieue, une tendance discrète, mais bien réelle, transforme le paysage urbain.

Cet élément d'architecture est en train de changer le visage de toutes les villes de France et personne ne l'a vu venir
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En déambulant dans certaines rues récentes de Bordeaux, Rennes ou Strasbourg, vous avez peut-être eu une impression de déjà-vu ? Bien qu'il s'agisse d'un quartier neuf, l'ambiance vous évoque des souvenirs : un simple relief, une matière, un rythme dans les fenêtres. Comme un retour vers le passé que l'on n'avait pas vraiment vu venir. En bref, les nouvelles constructions ne crient plus leur modernité, elles tutoient le passé.

Ce virage n'est pas le fruit du hasard. Depuis quelques années, des voix s'élèvent contre l'uniformité des bâtiments contemporains. Trop lisse, trop de verre, de gris... En réaction, un courant s'impose peu à peu : l'architecture néo-traditionnelle. Elle reprend les codes d'autrefois sans tomber dans la copie. Toits à deux pentes, corniches, rythmes verticaux, matériaux locaux, propres à chaque région : tout est pensé pour renouer avec une silhouette familière. Ce style rassure, structure et réinscrit les bâtiments dans un récit collectif.

Et ce n'est pas qu'une affaire de lignes. Ce qui frappe aujourd'hui, c'est la réapparition de petits détails qu'on croyait définitivement relégués au passé. Les volets colorés reviennent habiller les fenêtres, souvent en bois peint, parfois en aluminium texturé. Les briques rouges ou ocre s'affichent fièrement, brutes ou vernissées, comme un clin d'œil aux maisons d'ouvriers d'antan.

Et les colombages ? Ils reviennent aussi, mais allégés, réinterprétés, plus fins et graphiques. C'est une façon de rendre hommage sans figer, d'ancrer le passé dans le présent, pour longtemps. Ce retour des ornements, longtemps jugés superflus, n'est pas anodin. Il dit quelque chose de notre besoin de repères, de notre envie de beauté accessible, de notre goût retrouvé pour les détails, qui n'en sont finalement pas vraiment.

Dans un monde numérique, instable, mouvant, le charme d'une façade avec volets bleu lavande ou aux colombages blancs sur fond sable a quelque chose de profondément rassurant. Une touche de douceur dans le béton, pour des façades neuves qui racontent une histoire.